Bâtiment bas carbone, nouveau label écologique
Dans les années à venir, les acteurs du BTP vont devoir réduire leurs rejets de gaz à effet de serre de façon drastique. Le nouveau label « Bâtiment bas carbone » propose d’anticiper ces évolutions en évaluant la totalité de l'impact carbone d'une construction. Objectif : distinguer les maîtres d'ouvrage les plus en pointe sur le sujet.
Le BTP va devoir réduire ses émissions de CO2 de 87 %
Les émissions de dioxyde de carbone (CO2 ) sont la principale cause du réchauffement climatique. Après la Conférence de Kyoto en 1992, la France s'est engagée à diviser les siennes par 4 d'ici à 2050, par rapport à leur niveau de 1990. Un objectif ambitieux baptisé « le Facteur 4 ». En quinze ans, le chemin parcouru est déjà impressionnant (cf. infographie ci-dessous). Pour accélérer encore le mouvement, le Ministère du Développement durable a élaboré juste avant la COP21 une « stratégie nationale bas carbone », avec des recommandations basées sur une modélisation économique très sérieuse.
Mais ce que l’on ignore souvent, c’est que les efforts les plus importants seront réalisés dans le secteur… du bâtiment. Ce dernier produit en effet près du quart des émissions nationales de CO2 chaque année, avec 140 millions de tonnes rejetées dans l’atmosphère (1). La stratégie nationale bas carbone prévoit pour ce secteur une baisse de 87% des émissions de 2013 à 2050. D'ici à 2020 (et même 2019 pour les bâtiments publics), les nouvelles constructions devront être à énergie positive (BEPOS), c’est-à-dire produire plus d'énergie qu'elles n'en consomment.
Sans attendre, beaucoup d’acteurs du BTP ont déjà mis au point des méthodes réduisant les émissions de carbone. Plusieurs labels permettent déjà d’en attester, notamment en matière de réduction de consommation d'énergie : BBC, BREEAM, LEED ou, le plus répandu, HQE. Un nouveau label, lancé le 24 mars dernier, va encore plus loin : BBCA, pour « Bâtiment bas carbone ». Objectif : des émissions de CO2comptabilisées globalement et réduites de moitié par rapport à aujourd’hui.
BBCA, le label qui évalue le cycle de vie complet du bâtiment
L’idée derrière ce label ? Mesurer l'impact carbone de la construction de A à Z. « C'est une vraie nouveauté, car jusqu'ici les labels existants se concentraient sur les phases construction et exploitation, explique Hicham Lahmidi, responsable développement et méthodes énergie chez Bureau Veritas. Le label BBCA évalue l'impact carbone depuis l'extraction des matériaux jusqu'à la démolition du bâtiment, donc tout au long du cycle de vie du bâtiment ».
Le label fonctionne avec un système de points, attribués dans quatre domaines :
« Construction raisonnée » : évalue le niveau d’émissions liées à la construction, l'entretien, le renouvellement et la fin de vie du bâti.
« Exploitation maîtrisée » : mesure les émissions liées aux consommations d'énergie du bâtiment en phase d'exploitation.
« Stockage carbone » : évalue la séquestration du carbone dans le bâtiment et la quantité de matière biosourcée dans la construction.
« Économie circulaire » : mesure le recyclage des matériaux et produits de construction.
L'intérêt pour les maîtres d'ouvrage ? « Les investisseurs pourront prendre en compte ce label pour valoriser à long terme leur biens sur le marché immobilier, puisque la construction bas carbone va devenir la référence, analyse Hicham Lahmidi. De plus, la construction responsable fait partie intégrante des politiques environnementales des sociétés. »
Comment obtenir ce label ?
Le label BBCA est délivré par l'organisme CertiVéA pour les immeubles de bureaux, par Cerqual et Promotelec Services pour le logement collectif. Bureau Veritas propose d'accompagner les maîtres d'ouvrage dans l'obtention de ce label, car elle est déjà experte dans l'accompagnement des acteurs du BTP pour les certifications énergétiques et environnementales HQE, PEQA, Breeam, Leed, Effinergie+.
Ils nous ont fait confianceLouis Vuitton pour la plate-forme logistique mondiale de 21 000 mètres carrés à Cergy (Val-d’Oise), Niveau obtenu : LEED EBOM 2009 Gold. |
(1) Source : Fédération française du bâtiment