EOLE : retour sur un chantier exceptionnel
L’inauguration le 3 mai 2024 du prolongement du RER E jusqu’à Nanterre marque la fin d’un chantier hors-normes dans les profondeurs de Paris. Les équipes ont multiplié prouesses techniques et ouvrages d’art déjà emblématiques, sous le contrôle technique de Bureau Veritas.
L’aboutissement d’un projet de plus de 11 ans. Depuis le 6 mai dernier, les Franciliens peuvent emprunter le RER entre Saint-Lazare et Nanterre, sur un tronçon flambant neuf de 8 km qui dessert 3 nouvelles gares : Porte Maillot, La Défense et Nanterre-Folie. « Le principal défi du projet restait l’intervention dans un milieu urbain ultra dense, souligne David Pinel, chef de projet. Les nouveaux ouvrages s’imbriquent littéralement dans l’existant. » La SNCF a confié à Bureau Veritas le contrôle technique de ce chantier aux multiples enjeux.
Exemple à Porte Maillot, où la nouvelle gare souterraine est bordée de tous les côtés par le Palais des Congrès, le RER C, la ligne 1 du métro et le périphérique parisien. Tout juste la place suffisante pour construire cet arrêt… « Créée en 1900, la ligne 1 est la plus ancienne du réseau, avec une voûte particulièrement sensible, rappelle David Pinel. La RATP a imposé un déplacement seuil de 1 cm dans les trois dimensions. Pour respecter cette contrainte, la « boîte » de la gare a été réalisée en parois moulées de 1,50 m d’épaisseur, confortée par un réseau de tirants actifs et contre rideau en phase provisoire. Un pari réussi, grâce à Bureau Veritas. »
À lire aussi :
Créer un nouveau cadre pour innover
Bureau Veritas a en effet assuré le contrôle technique des 3 gares, ainsi que le lot « sécurité électricité / incendie » des tunnels. La toute première intervention remonte aux prémices du projet, lors de la phase de conception et d’avant-projet, pour rendre des avis et rapports préliminaires. L’accompagnement s’est poursuivi tout au long du chantier, jusqu’aux ultimes préparatifs avant la visite de la commission de sécurité, indispensable à toute ouverture au public. « Les équipes de Bureau Veritas ont dû faire preuve de réactivité pour tenir les délais – mise en service impérative avant l’été – et fournir dans les temps tous les rapports, qui demandent calculs, visites sur site et analyses. » Les milliers de documents élaborés sont archivés dans le RFCT (rapport final de contrôle technique), remis en fin de la mission par Bureau Veritas à la SNCF.
Tout au long du projet, Bureau Veritas a également contribué directement aux innovations techniques. Dans des chantiers d’une telle envergure, toutes les solutions ne répondent en effet pas forcément à une norme existante. C’est le cas par exemple de la toiture de la gare de la Porte Maillot. Entièrement en verre, elle fait aussi office de parvis pour le Palais des Congrès : les passants marchent sur cette structure qui surplombe quais et voies. Pour des projets de ce genre, les ATEx (attestation technique d’expérimentation) permettent de mettre en place de nouvelles solutions. « L’expert verre de Bureau Veritas a été nommé rapporteur de l’ATEx. Son rôle ? Constituer et présenter le dossier technique auprès de la commission, chargée ensuite d’analyser et de valider ce concept qui ne répondait encore à aucun référentiel ».
©DirectionDeProjetEOLESNCFReseau
Une gare sous la Défense
L’autre défi majeur du chantier se situe dans les profondeurs de la Défense. Située à 50 mètres sous le CNIT, la nouvelle gare a essentiellement soulevé des problématiques de structure. « Avec une construction située sous un bâtiment existant et un parking souterrain sur 6 niveaux, les questions de stabilité du sol et de reprise en sous-œuvre représentaient un vrai challenge. Nous avons travaillé sur de nombreuses hypothèses conceptuelles à partir de plans et de calculs. Rien que pour le gros-œuvre de cette gare, les équipes Bureau Veritas ont rendu 812 avis, un volume tout à fait exceptionnel. »
Surnommée la « cathédrale » par les ouvriers, en raison de sa hauteur sous plafond de 15 m, la gare séduit à présent les milliers de passagers qui l’empruntent chaque jour. « Bureau Veritas a répondu présent pour ce chantier, véritable enjeu national mené auprès des majors du BTP. Une mission sous haute pression qui fait la fierté de la dizaine de collaborateurs impliqués tout au long du projet »
Les enjeux d’un projet pharaonique
Dans le cadre du Grand Paris Express, le projet Eole prolonge vers l’ouest la ligne E du RER. La première phase du chantier portait sur un segment de 8 km, entre Saint-Lazare et Nanterre, avec un impératif de calendrier : mettre en service le tronçon avant l’événement sportif international qu’accueille Paris à l’été 2024. Un chantier titanesque à mener en un temps record pour percer les tunnels et construire 3 gares dans un environnement urbain déjà particulièrement dense. À terme, le RER E ralliera Mantes-la-Jolie, à 55 km de Paris, grâce à la rénovation des voies existantes à l’ouest de Nanterre.
En couverture : ©DirectionDeProjetEOLESNCFReseau
