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Vétusté, manque d’entretien, instabilité liée aux sols argileux ou encore mauvaise exécution de travaux : de nombreux facteurs nuisent à la pérennité et à la sécurité des immeubles. Avec le nouveau « diagnostic habitat dégradé », les communes peuvent imposer des études approfondies des bâtiments dans certaines zones ciblées.

Sécurité des logements : Bureau Veritas traque les désordres des structures de bâtiments fragiles

27 juin. 2024 - 2 min

Vétusté, manque d’entretien, instabilité liée aux sols argileux ou encore mauvaise exécution de travaux : de nombreux facteurs nuisent à la pérennité et à la sécurité des immeubles. Avec le nouveau « diagnostic habitat dégradé », les communes peuvent imposer des études approfondies des bâtiments dans certaines zones ciblées. Bureau Veritas mène ces analyses qui visent à préserver l’intégrité des constructions et à protéger leurs habitants.

Comme un électrochoc. Le 5 novembre 2018 à 9h, l’effondrement de 2 immeubles rue d’Aubagne à Marseille jette brusquement une lumière crue sur la dégradation de nombreux bâtiments de la cité phocéenne. La problématique prend vite une tournure nationale : aucune région n’est épargnée par ce phénomène. En 2022, un nouveau drame endeuille le pays, quand deux immeubles s’écroulent en plein cœur de Lille. De quoi décider le législateur à renforcer le cadre réglementaire existant.

D’autant qu’en parallèle, un autre phénomène fait surface. Partout en France, les sols argileux empoisonnent la vie de milliers de propriétaires et mettent à mal l’intégrité des habitations. En cause ici ? La succession d’épisodes de sécheresse puis de pluies abondantes entraînent des mouvements invisibles en sous-sol. En profondeur, l’absence d’eau rend l’argile très raide : elle se rétracte et devient peu compressible voire pulvérulente, dans certains cas extrêmes, ce qui provoque un tassement du sol. Mais après de fortes pluies, l’argile se gorge d’eau et regonfle le sol à l’excès : elle devient plastique, se déforme, et perd de la portance, mettant à rude épreuve les fondations des bâtiments. La répétition de ces séquences finit par provoquer des fissures qui peuvent rendre les constructions inhabitables si rien n’est fait pour les consolider.

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Un pouvoir de décision du maire

Ces différents éléments ont conduit les députés à adopter le 9 avril 2024 une loi visant à l'accélération et à la simplification de la rénovation de l'habitat dégradé et des grandes opérations d'aménagement en complétant le code de la construction et de l’habitation. Ce texte donne au maire la possibilité de définir, au sein de sa commune, des secteurs « dans lesquels tout bâtiment d'habitation collectif doit faire l'objet (…) d'un diagnostic structurel du bâtiment, incluant une description des désordres observés qui portent atteinte à sa solidité et évaluant les risques qu'ils présentent pour la sécurité des occupants et celle des tiers. »

« La définition d’un habitat dégradé reste volontairement large, pour donner aux édiles davantage de latitude, décrypte Pierre Alvarez, directeur technique de Bureau Veritas Solutions. Partout en France, les experts du groupe peuvent mener ces études de bâtiments. « Nous disposons de l’expertise et du matériel, avance Sébastien Percheron, responsable technique, qui cite « la possibilité de sondages non destructifs tels qu’un scanner des façades pour étudier les armatures métalliques du béton, les outils de mesure radar pour détecter la présence de vide, la mesure du taux de rouille des structures en acier, mais aussi la capacité d’investigation, en étudiant les ressources documentaires des bâtiments et les archives des précédents travaux. C’est un travail de détective et d’observation, pour caractériser des désordres peu évidents. Il nous arrive de prélever et d’analyser des matériaux comme le béton, dont la qualité de fabrication laissait parfois à désirer dans les plans de reconstruction de l’après-guerre »

Généralement, le syndic de copropriété concerné par l’obligation de la municipalité contactera Bureau Veritas pour lui confier le mandat. Si les copropriétés ont déjà lancé leur PPT (plan pluriannuel de travaux), elles ne sont pas dans l’obligation de réaliser ce diagnostic. Une fois l’audit technique achevé et le rapport remis au syndic, à chaque copropriété d’engager ensuite les actions éventuellement nécessaires ! Un travail mené de concert entre les différents acteurs pour assurer la sécurité des résidents et la préservation du patrimoine immobilier. Et il y a urgence ! En France, 1,5 million de logements* seraient concernés par cette nouvelle obligation.

*Sources Batiweb- Anil

Travaux mal exécutés et solidité des balcons, 2 autres sujets de préoccupation

Outre les problèmes de vétusté ou de sols argileux, d’autres situations fragilisent les habitations, comme la mauvaise exécution de travaux. « En rénovant un réseau d’évacuation, une entreprise a sectionné une poutre porteuse pour faire passer un tuyau, ce qui a mis à mal la structure du bâtiment et l’intégrité de la façade, raconte Sébastien Percheron. Autre illustration : la réalisation d’une saignée dans un mur en pierre et en terre pour passer le câble de raccordement de la nouvelle installation photovoltaïque sur le toit. Tout l’équilibre de la façade a été bouleversé, elle menace de s’effondrer. »

Autre aspect à contrôler : la solidité des balcons. Les jardinières se sont multipliées depuis les confinements, mais le balcon dispose-t-il d’une résistance suffisante ? Idem avec les piscines pour enfants. Un simple bassin gonflable de 1 m de diamètre avec 50 cm d’eau représente un poids de près de 400 kg… Au-delà de ce que la plupart des balcons ne peuvent supporter !

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